Mesdames et
Messieurs,
Permettez-nous
de vous apprendre ce qui s’est passé aujourd’hui dans notre ville de Ma’loula
[1], avant de vous rappeler ce qu’elle signifie.
À quatre
heures du matin, heure de Damas, les gangs armés de la prétendue Armée Syrienne
Libre [ASL], les terroristes de Jabhat al-Nosra, et les meurtriers de l’État
islamique d’Irak et du Levant, ont attaqué notre ville paisiblement installée
dans le Djebel Qalamoun, puis ont entrepris le saccage de ses monastères, de
ses églises et de ses icônes historiques, avant d’exiger de tous les habitants
de se convertir à l’Islam !
Oui, c’est ce
qui est arrivé à l’aube de ce jour dans notre petite ville de Ma’loula. Les
gangs armés se sont répandus partout, exposant toute leur artillerie sur la
place après avoir interdit tous les accès aux lieux saints.
Ces actes
criminels, ce saccage systématique de villes chrétiennes, ce terrorisme
frappant leurs habitants, font partie d’un plan global visant à déplacer les
chrétiens de leurs patries depuis les origines [2]. C’est ce que nous venons de
vivre alors que l’Etat est toujours fort. Qu’est-ce qui nous arrivera si jamais
ce n’est plus le cas, une fois que les Forces US nous auront bombardés ?
Ce qui attend
les chrétiens de nos villes et villages, aux mains de l’organisation terroriste
Jabhat al-Nosra et de ses semblables, est tout simplement terrifiant… Pouvons-nous espérer que toutes les terribles
agressions subies par les monastères et églises de la chrétienté telles celles
qui ont eu lieu à Ghassanieh, à Saint Siméon, à l’Église de la ceinture à Homs…
finiront par réveiller un tant soit peu la conscience du monde pour qu’il
reconnaisse le crime terroriste commis à l’encontre de la Syrie [3] [4] ?
Nous
n’aborderons même pas les massacres perpétrés dans toutes les villes et tous
les villages où cohabitent ceux que vous désignez par « minorités », puisque
vous en connaissez tous les détails !
Mesdames et
Messieurs, permettez que nous vous rappelions l’Histoire de Ma’loula qui
remonte à des milliers d’années, à l’époque araméenne où elle dépendait du
Royaume de Homs, à l’époque romaine quand elle s’appelait Celeokoboles, à
l’époque byzantine lorsqu’à partir du IVe siècle elle est devenue le centre
d’un épiscopat de première importance qui a duré jusqu’au XVIIe siècle.
Permettez-nous
de vous parler du « Monastère de Mar Sarkis » [5] construit au IVe siècle après
JC et conçu selon la simple architecture de l’époque des premiers martyrs,
Saint Sarkis étant l’un des cavaliers d’origine syrienne exécuté sous le règne
du roi Maximanus en l’an 297 après JC ; monastère qui était resté intact jusqu’ici
!
Permettez-nous
de vous parler du « monastère de Mar Taqla » [6] où sont conservés les restes
de Saint Thècle, fille d’un prince Séleucide et élève de Saint-Paul. Un lieu
bien visible de toute la petite ville et où l’eau est à jamais de « l’eau bénite
». Un lieu élevé face à la caverne où elle s’était réfugiée après avoir échappé
à la persécution des Romains. Un lieu qui depuis ces temps reculés est resté un
symbole de la spiritualité et un témoignage de la vie des saints. Des
religieuses en prenaient grand soin ainsi que des pèlerins venus de tous les
horizons. De là, ils pouvaient contempler les refuges troglodytiques où les
premiers chrétiens jeûnaient, méditaient et priaient; preuve, s’il en fallait,
que Ma’loula est une ville monastique d’où l’on prie Dieu, le jour comme la
nuit.
C’est
Ma’loula… Ce lieu célèbre de pèlerinage où une fissure ouverte dans la montagne
se remplit ou se vide d’eau en fonction des saisons, et où les pèlerins
venaient chercher la bénédiction, la guérison et la pureté depuis la nuit des
temps !
Les habitants de Ma’loula
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