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Παρασκευή 12 Ιανουαρίου 2018

Mort de l’archimandrite Placide Deseille, pont entre Orient et Occident






Mort de l’archimandrite Placide Deseille, pont entre Orient et Occident
Marie Malzac

Tout d’abord moine catholique, le père Placide Deseille était ensuite passé à l’orthodoxie, devenant une figure de la spiritualité orthodoxe francophone. Il est décédé à l’âge de 91 ans.
Il fut, de l’avis de ceux qui l’ont côtoyé ou lu, un témoin de l’orthodoxie de l’époque contemporaine en Occident. Le père Placide Deseille s’est éteint dimanche à l’âge de 91 ans à Romans-sur-Isère (Drôme), à quelques kilomètres du monastère orthodoxe niché dans le Vercors, Saint-Antoine-le-Grand, dont il était le fondateur et l’higoumène depuis quarante ans.

Son parcours était pour le moins atypique. À 16 ans, très tôt séduit par la vie de prière, il était devenu moine à l’abbaye cistercienne de Bellefontaine, en Anjou. Il y vécut des années heureuses, marquées par une attirance pour les écrits des Pères de l’Église et par un désir toujours croissant de revenir aux sources vives du monachisme. Ordonné prêtre en 1952, Placide Deseille devint professeur de dogmatique et fut chargé de la formation des jeunes moines.

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Il fonda le monastère de la Transfiguration à Aubazine

Le concile Vatican II lui inspira à la foi espoirs et craintes. Plutôt qu’un retour aux origines, Placide Deseille voyait venir un affaiblissement, notamment liturgique. C’est alors que mûrit l’idée de vivre au sein de l’Église catholique, selon le rite oriental. En 1966, avec un autre frère, il fonda le monastère de la Transfiguration à Aubazine, en Corrèze.

Au fil de sa pratique du rite byzantin, de ses relations avec des monastères orthodoxes, de son étude de l’histoire de l’Église, Placide Deseille prit, dix ans plus tard, la décision de partir, avec ses frères, pour le Mont Athos, en Grèce, au monastère Simonos Petra. Ils y furent reçus dans la communion orthodoxe, avant de fonder un « métochion », une dépendance de ce monastère en France, celui de Saint-Antoine-le-Grand, bientôt suivie par son pendant féminin, l’abbaye de Solan.

Théologie et spiritualité orthodoxes

Professeur de patristique à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris pendant des années, il fut aussi le fondateur de la collection « Spiritualité orientale » aux Éditions de l’abbaye de Bellefontaine, et il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la théologie et la spiritualité orthodoxes.

Venu à l’orthodoxie d’une autre tradition, Placide Deseille ne « s’est jamais pour autant enfermé dans une pratique ritualiste ou dogmatique, ni placé en rupture avec le catholicisme, affirme Carol Saba, porte-parole de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France. Il fut un pont intelligent, un passeur, un lien entre l’Orient et l’Occident. »


Il avait justement publié en novembre un ouvrage intitulé De l’Orient à l’Occident (Editions des Syrtes). Comme un autre catholique devenu orthodoxe, le père Lev Gillet, haute figure orthodoxe du début du XXe, recteur de la première paroisse orthodoxe en langue française, il disait avoir trouvé dans la spiritualité orientale une « lumière plus pure ».

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