Dans le désert de David-Garajeli, en Géorgie, on dénombrait douze monastères, où les moines avaient mené une vie ascétique pendant des siècles.

Dans le désert de David-Garajeli, en Géorgie, on dénombrait douze monastères, où les moines avaient mené une vie ascétique pendant des siècles. En 1615, le shah Abbas Ier envahit la Géorgie, dévastant tout sur son passage et tuant d'innombrables chrétiens. Un jour, alors qu'il se rendait à la chasse, à l'aube du jour de Pâques, il vit la lumière de nombreux cierges qui étincelait dans les collines. C'étaient les moines des douze monastères, qui marchaient en procession autour de l'église de la Résurrection du Christ, des cierges à la main. Quand le shah apprit qu'il s'agissait de moines, il demanda, incrédule : «Toute la Géorgie n'a-t-elle pas déjà été passée par les armes ? »; alors, il ordonna à ses soldats d'aller immédiatement massacrer ces moines. Un ange de Dieu apparut à l'higoumène Arsène, lui révélant leur mort imminente, et Arsène en informa ses frères. Alors tous communièrent aux saints mystères et se préparèrent à mourir. Les envahisseurs surgirent ensuite et massacrèrent d'abord l'higoumène, qui se présenta le premier devant eux, puis tous les autres. Tous souffrirent dignement et méritèrent des couronnes impérissables, en 1615. Et c'est ainsi que s'acheva l'histoire de ces monastères célèbres, qui avaient servi de foyers d'illumination spirituelle de la Géorgie durant plus de mille ans. Aujourd'hui, ne subsistent que deux de ces monastères, dédiés à saint David et à saint Jean Baptiste. Le roi de Géorgie, Artchil, a rassemblé les reliques de tous ces martyrs et les a inhumées avec les honneurs. Ces reliques continuent, jusqu'à nos jours, à être sources de myrrhe et de guérison de malades.