« LA GRÂCE DE DIEU RÉPARE TOUT ! »
Témoignage de l’archimandrite Daniel Gouvalis.
Théologien, écrivain, Oropos
Âme et autorité personnelle
À la fin des années 1970, le Père Porphyrios fut victime d'un grave infarctus et, après son hospitalisation à « Hygie », il fut accueilli chez ses enfants spirituels.
Il avait du mal à recevoir des visiteurs, car il ne voulait pas se fatiguer. J'ai cependant réussi à lui rendre visite.
À cette époque, j'étais diacre, je n'avais pas de charge pastorale et j'avais le temps d'étudier les questions spirituelles.
Le Père avait des réponses et des éclaircissements incomparables à mes questions naissantes. Après être restés assis un moment dans la chambre, nous sommes descendus nous promener dans les environs. Nous avons marché et parlé de divers sujets.
Nous sommes arrivés à un bosquet où se trouvait une fontaine.
En regardant la surface de l'eau, il m'a dit quelque chose de très beau à propos de la prière de Jésus. Puis il m'a demandé : « Qu'est-ce que l'âme ? »
« C'est une substance immatérielle d'où proviennent la pensée, la volonté et l'émotion. »
« L'âme est une hypostase créée. »
J'ai aimé cette phrase, car avec la Le mot hypostase
le concept de personne est défini, concept qui était exclu de
ma propre définition. Puis il aborda la notion d’« image » et, avec des mots choisis et des expressions précises,
comme s’il avait été formé à ma théologie, il souligna :
« À l’image » se réfère principalement au libre arbitre de l’homme, à la liberté de sa volonté. L’homme est libre, il a la capacité de choisir librement son mode de vie et son comportement.
L’homme peut être d’accord ou non avec la loi de Dieu. Il diffère des animaux car il porte en lui l’image divine. Dans son activité pastorale, le starets respectait profondément le libre arbitre de l’homme. Il souhaitait que tout se fasse en toute liberté, sans violence directe ni indirecte. Il disait que lorsque des actes sont commis sans la pleine participation de la volonté, de graves problèmes surviennent par la suite, et il me raconta l’histoire d’un homme devenu moine sans le désirer pleinement. Il me dit que cet homme avait mal vécu sa vie monastique. Il avait choisi quelque chose qu’il ne désirait pas à 100 %, il n’avait pas fait le bon choix. Il avait été influencé par des moments d’impulsivité… et il avait choisi quelque chose qu’il ne voulait pas. De tout cœur, quelque chose qui ne lui apportait pas d'épanouissement intérieur, et c'est pourquoi des situations étranges se présentent à lui. Il en va de même dans l'autre sens. Si quelqu'un veut se consacrer à Dieu mais que, par certaines concessions à la tentation, il est conduit au mariage, alors, en tant que chef de famille, il paraîtra étrange et problématique. Toute personne lucide devrait discerner ses aptitudes, ses dons, son inclination (sa prédisposition spirituelle) et sa vocation,
et ensuite, en toute liberté, tracer son propre
chemin. Et ce chemin devrait lui plaire.
L'Ancien attachait une grande importance à la liberté dans l'
éducation des enfants, afin qu'ils ne soient pas opprimés
par leurs parents. Ceux qui s'approchaient de l'Ancien se sentaient
à l'aise près de lui, car il était positif et évitait d'exercer des
pressions. Lorsque certains disciples du Seigneur (sans foi stable) abandonnèrent Jésus,
il demanda aux douze :
« Voulez-vous aussi vous en aller ? » Voulez-vous aussi partir ? Le Christ ne désirait pas acquérir un grand nombre de disciples, mais souhaitait que ceux qui le suivraient le fassent
de leur plein gré et non par la force. Ceux qui connaissaient le Père ancien savaient qu’au sein de l’Église du Christ souffle un vent de liberté. Christianisme et liberté sont des concepts indissociables. Aucun exploit n’a de valeur s’il est accompli par la force.
Bibliographie. I. SAINT PORPHYRIOS LE PROPHÈTE. MARTYRS. SAINTE CELLULE DE SAINT-PAUL ET DE SAINT-THÉODORE. VOLUME C.

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